Le Gymkhana


Depuis des décennies, le motocycle s’émancipe et brille par ses compétences. Si il est avant tout un moyen de transport, il est également le compagnon idéal pour les adorateurs de sensations fortes. Nombreuses sont les compétitions de course de vitesse, et si les championnats les plus populaires ne cessent d’attirer de nouveaux admirateurs, le deux roues continue également d’impressionner. Découvrez le nouveau sport, mêlant vitesse et pratique à dos de bécane.

Le Gymkhana moto, vous dites ?

Dans sa définition la plus simple, ce terme aux allures japonaises se réfère à l’art d’aller vite. Ce terme englobe ici les courses de voitures ou de deux roues, dont le parcours est semé d’obstacles. Le but premier étant de terminer ce périple le plus rapidement possible. Originaire du Japon et vieux d’une trentaine d’années, cette discipline se répand désormais peu à peu à échelle mondiale. En 2011, l’association japonaise JAGE, organisatrice des évènements officiels de Gymkhana, se créé également au Royaume-Uni. La même année, c’est la marque Honda qui, en Pologne, organise une série de concours de ce nouveau domaine. Davantage encore, depuis presque cinq ans, une compétition rassemblant les plus grands amateurs s’établit chaque année en Europe. Cependant, actuellement, aucun pratiquant n’est reconnu comme professionnel.

Entrainement gymkhana

D’autres évènements à échelle plus petite se manifestent, également, de plus en plus. Qu’ils soient sur des parkings, terrains d’école de conduite et autres, ce sont généralement des circuits fermés, différents à chaque fois. Le parcours étant conçu, de manière singulière, et mis en place par l’organisateur.

Ce qu’il y a de bien avec cette discipline, c’est que débutants comme expérimentés peuvent la pratiquer. Hormis le permis A2, aucun autre n’est requis et l’inscription aux compétitions est peu onéreuse. Même si cette pratique peine encore à se faire connaître, avec un terrain à disposition, il est possible de s’y adonner. De plus, aucune restriction de cylindré ou de puissance n’est appliquée, il vous faudra seulement respecter les quelques règles abordées dans les prochains paragraphes.

En outre, ce qui caractérise avant tout ce sport ouvert à tous, c’est la capacité à manier et connaître sa propre bécane. De quoi vous aider dans la vie de tous les jours, en augmentant vos réflexes !

Pratiquer ce sport, c’est avant tout miser sur un bon équipement

D’abord, les motos utilisées pour cette activité doivent être légales dans la rue. Elles doivent disposer de deux roues, avant et arrière et les pneus doivent être adaptés pour une conduite de route, ceux de course et pneus usés n’étant pas autorisés. La lumière de frein doit être en ordre de marche, le bruit d’échappement ne peut dépasser les 100 dB, et, enfin, il ne peut y avoir d’arêtes vives pour le guidon, les leviers, pédales etc. Cependant, les véhicules peuvent librement être personnalisés, en prenant en compte les restrictions précédemment énoncées.

Pour que votre deux roues soit le plus maniable possible, il est nécessaire de prendre en compte son poids et sa géométrie, c’est-à-dire : avoir une centralisation des masses, disposer d’un centre de gravité bas et d’un empattement et angle de chasse réduits. Indispensable également, il faut que votre moteur soit souple et réactif pour pouvoir supporter des ré-accélérations énergiques sans trop de brutalité. Enfin, le rayon braquage et la garde au sol sont fondamentaux.

Gymkhana

Pour l’équipement personnel, gants, coudières et protecteurs de genoux sont impératifs, tandis que les protections d’épaules, hanches, tibias, poitrine et dos sont fortement recommandées. Le casque est obligatoire, un plein visage étant, sans grande surprise, grandement recommandé. Enfin, les bottes sont conseillées sans lacets.

Savoir piloter son destrier, ça a son utilité

Qu’importe l’expérience, pour cette discipline, il est nécessaire d’être au niveau. Que ce soit dans la technique, les compétences ou les connaissances liées à la moto.

La gestion de la trajectoire, puisque de nombreux obstacles sont présents sur les parcours, est primordiale !
Quand tout se joue dans le regard, afin d’anticiper les mouvements, et dans la gestion des appuis ; la maîtrise de l’équilibre doit vous aider à gérer votre course. Veillez à toujours orienter votre buste, comme sur un supermotard, le faire empêchera votre deux roues de tourner trop facilement.
La maîtrise du contrebraquage qui permet à votre deux roues de basculer d’un angle à un autre, très rapidement, est également essentiel pour de rapides changements de direction.

Important toujours, le maintien, le contrôle de la vitesse et le freinage s’avèrent indispensables. Le frein arrière est là pour éviter les transferts de masse brutaux, et ainsi empêcher la blocage de direction. Faites preuve de délicatesse en usant du freinage, pour sauvegarder, autant que possible, une assiette neutre.

Certains proposent des entraînements/stages d’hyper-maniabilité, et autres. Bien qu’ils soient rares et parfois onéreux, ils semblent de plus en plus se développer et, avec quelques recherches, peut-être en trouverez vous un près de chez vous.

N’ayez pas peur de tomber ! Le but est de tester et apprivoiser les limites de votre véhicule.

Et la compétition, elle se déroule comment ?

Gymkhana

Lors de cette compétition, compte tenu de la complexité du parcours, un plan de l’itinéraire est distribué à chaque participant, avant le départ. La mémorisation de ce dernier est un excellent avantage pour gagner de précieuses secondes. Être capable d’anticiper la suite de la course et se préparer pour la prochaine manœuvre ne pourra qu’accentuer la fluidité des mouvements. Puisqu’il s’agit d’une course contre la montre, chaque seconde est à saisir !

Un code couleur est également mis en place afin de faciliter le suivi de la course. Le rouge indique un virage à droite, le bleu un virage à gauche, du rouge cerclé de jaune avertit d’un virage à droite en effectuant au moins un 360, et enfin, le virage à gauche avec au moins un 360 est balisé par du bleu cerclé de jaune. Les cônes, eux, sont des portes. De plus, toucher un cône et poser pied à terre vous expose à des pénalités allant de la perte d’une à trois secondes. Pour finir, la chute n’est pas éliminatoire mais provoque une véritable perte de temps.

De manière générale, 3 circuits sont installés. Le premier, le plus lent, sert à chauffer les pneus, régler les motos et préparer les pilotes. Le second parcours est un 8 avec deux cônes séparés par une certaine distance. Il s’agit, une fois encore, d’une course d’échauffement. Enfin le troisième et dernier, soit le circuit principal, peut s’établir avec des demi-tous, des lignes droites, des slalomes, des tours complets etc. Une fois encore, l’organisateur est le fabricant de ce tracé.

Parfois, la compétition peut s’effectuer en head to head, c’est-à-dire à deux concurrents.

Enfin, la classification est assez simple. Les catégories sont effectuées selon un pourcentage, basé sur le temps le plus rapide réalisé lors d’une compétition. Prenons pour exemple que le temps soit antérieur à 1min, ceux qui se rapprocheront le plus de cette durée seront en catégorie A. Ils doivent effectuer moins de 105 % de cette période, soit environ 63 secondes. Cependant, dans cette première classification, seuls les pilotes expérimentés qui ont accumulé suffisamment de points de classement et ayant été approuvés par un organisateur, peuvent s’y référer.
La catégorie B consiste également à enregistrer moins de 105 % du temps. La classe C1 se réfère à moins de 110 % et la C2 à moins de 115 % du temps le plus rapide.
Enfin, les classes novices sont divisées en 4 catégories. La NO englobe les temps de plus de 115 % avec des motos personnalisées. La NN concerne le même pourcentage, avec un deux roues non modifié, cette fois. Enfin, la classe SB s’applique exclusivement aux cylindrées de plus de 700 cm cube.

Gymkhana

Ces temps sont souvent évalués selon deux courses, une effectuée le matin et une autre dans l’après-midi. Seul le meilleur score est retenu et détermine la catégorie du pilote. Enfin, l’ordre de passage est prédéterminé, comme dans de nombreuses compétitions.

Sachez que si un coureur accède à une classe, il ne pourra jamais être relégué à celle inférieure. De plus, pour les pilotes de catégorie B, C1 et C2, il est possible de participer à la nouvelle classe dès le prochain évènement. Pour finir, ceux référencés à la classe A peuvent concourir dans cette catégorie dès le premier tournoi de l’année suivante.

Alors, convaincus ?

Même si des formations se rapportant à cette activité sont proposées, il s’agit avant tout de perfectionner ce que vous, pilotes, savez déjà faire ! La trajectoire, l’équilibre et la maîtrise de votre machine sont des faits acquis, par expérience ou non. Cependant, en plus de vous éclater, il s’agit là d’un véritable atout pour augmenter vos réflexes dans la conduite de tous les jours.

Pratiquer le Gymkhana moto, c’est maîtriser sa machine dans n’importe quelle circonstance, avec assurance !